Wednesday, December 31, 2008
Paris, rue du Départ (le voyage en Argentine)
Rue du départ. Ce n’est pas de cinéma, rassurez-vous. Paris, rue du départ, ça veut pas dire rue du jour du départ mais il s’agit bien de la rue du Départ où je me trouvais le jour du départ. Il m’eut été difficile de ne pas mentionner cette rencontre entre mon départ et la rue du même nom. Elle était là, à quelques mètres de la tour visible depuis les chiottes où les risques de rester prisonnier sont grands pour les êtres de passages comme moi (je vous expliquerai).
Les gens t’envient quand tu pars en voyage. Ils se mettent à rêver de paysages vus sur les cartes postales ou lors d’un reportage. Mais s’ils savaient réellement en quoi consiste un voyage en solo, peut-être qu’ils auraient quelques réserves en voyant cette envie pousser à l’intérieur. Peut-être qu’ils diraient «Un moment, peut-être que je suis pas si mal où je suis finalement…». Et ils auraient raison. Et je le dis avec toute la contradiction du monde. Avec toute ma bonne foi aussi.
Avant de revenir au départ, il faut que je précise une chose: je n’ai jamais cru en la chance. Elle non plus n’a jamais cru en moi. Aussi, jamais ne sommes-nous liées d’amitié. C’est comme ça et certainement aussi à cause de ça que tu restes dans la rue le jour même où tu décolles, tu perds les billets de métro que tu viens tout juste d’acheter et plus tard ton porte-monnaie dans l’aéroport. C’est comme ça. Souvent je comprends les choses bien après qu’elles se soient produites mais curieusement quand tu viens de fermer la porte de l’appartement en ayant laissé les clés à l’intérieur, pour prendre un fait au hasard, tu t’en aperçois immédiatement. Pour être plus précis, tu réalises la connerie que tu es en train de faire pendant que tu es en train de la faire sans que ton cerveau puisse commander une marche arrière à temps. En d’autres termes tu penses: tiens, les clés sont à l’intérieur alors que tu as déjà lancé le processus de ramener à toi la porte avec force, pour la fermer correctement. Et plus tard tu constates que les choses se passent, dans le meilleur des cas, un jour quelconque, ou bien, quelques heures avant de prendre un avion comme le jour où tu t’arrêtes rue du Départ.
Qu’à cela ne tienne, c’est l’occasion de revoir des visages. Comme deux grands soleils ils apparaissent au milieu des nuages. Et des rayons de souvenirs illuminent subitement la table où vous êtes assis dans la pizzeria: les nuits dans les sex shops de Madrid, les réveillons à St Denis, etc, etc, etc… Tu écoutes des histoires de vols, de loups, de châteaux hantés, des histoires sordides, des histoires de cœur solitaire. La peur te gagne. Tu te mets à courir dans tous les sens jusqu’à ce que tu te fasses une raison; tu ne peux sortir. Derrière ce grand mur, il y a l’univers. Ce monde sur lequel tu marches, c’est le tien. Impossible d’en sortir. Pour aller où?
Tu feuillètes Publico depuis ton siège, aperçois les visages ensanglantés du proche orient, les moments forts du sport de 2008 et le visage incroyablement maigre de Gabo. Evidemment ces choses n’ont rien à voir les unes avec les autres mais elles sont là, c’est nôtre monde à nous.
En attendant à Barajas, te parles au téléphone avec Ludo. «Reviens avec les deux mains» dit-il à ton intention. Alors je sais que le voyage a commencé...
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Calle de la salida. No es ninguna comedia, tranquilisaros. Paris, rue du départ, no quiere decir calle del dia de la salida, solo se trata de la calle de la Salida donde me encontraba el dia de la salida. Hubiera sido dificil para mi no mencionar ese encuentro entre mi salida y la calle del mismo nombre. Aqui estaba, a unos metros de la torre que se veia desde el aseo donde los riesgos de quedarse encerrado son altos para la gente de paso como yo (os explicaré).
Cuando te vas de viaje, a la gente le da envidia. Se ponen a sonyar con paisajes que han visto sobre postales o durante un documental. Pero si supieran realmente en que consiste un viaje en solo, quizas tendrian mas reserva. Quizas se dirian «a ver, no esta tan mal donde estoy finalemente». Y tendrian razon. Y lo digo con toda la contradiccion del mundo. Tambien lo digo de buena fe.
Para volver a la salida, hay que precisar una cosa : nunca crei en la suerta. Tampoco ella creyo en mi. Asi que nunca nos hicimos amigas. Seguramente por esa razon, te quedas en la calle el mismo dia del despegue, pierdes los billetes de metro que acabas de comprar y mas tardes pierdes tu monedero en el aeropuerto. Asi es. Muy a menudo entiendo las cosas anyos despues que hayan ocurrido pero curiosamente cuando acabas de cerrar la puerta del piso habiendo dejado las llaves dentro, por ejemplo, te das cuenta en seguida. Para ser mas preciso, realisas la tonteria que estas haciendo sin que tu cerebro pueda mandar la marcha atras. En otras palabras piensas “mira, las llaves estan dentro” mientras has empezado a tirar la puerta hacia ti, con fuerza, para cerrarla correctamente. Y mas tarde analisas que esas cosas pasan, en el mejor de los casos ,un dia cualquiera o bien unas horas antes de tomar un avion como el dia de tu parada en la rue du départ.
Hojeas Publico desde tu asiento, miras las caras sangrientes de oriente proximo, los momentos importantes del deporte de este anyo y la cara delgadissima de Gabo. Estos hechos no tienen nada que ver los unos con los otros pero aqui estan. Este mundo es el nuestro.
Durante la espera en Barajas hablas con Ludo por telefono. “vuelve con las dos manos” me dice Ludo. Asi sé que el viaje empezo...
Wednesday, December 24, 2008
Paris 1995-2001 – âmes sensibles s’abstenir
Alors je dis “âmes sensesibles s’abstenir” comme ça, par principe de précaution. Mais au fond, comme dirait Mic, les photos d’il y a 10 ans, qu’est ce qu’on s’en fout!. Comme il a raison.
N’empêche que vous allez les regarder. Et plutôt deux fois qu’une.
La contradiction entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, ça aussi on adore.