Monday, March 29, 2010

L'ACCIDENT

Au détour d’un virage, la route goudronnée devient de plus en plus raide, quasi verticale. Ce n’est plus possible. Au volant de ma 206 blanche j’appuie à fond sur l’accélérateur pour “coller” au bitume. J’ai l’impression que la route va se retourner sur moi. Soudain ça se calme. Mais j’ai pris trop de vitesse et je vole dans le décor. J’ai cependant le temps de m’éjecter de mon siège conducteur. La voiture part toute seule. Je crois qu’elle va faire plusieurs tonneaux mais, quand je me relève de ma chute –je suis tombée agilement, je n’ai rien, pas une égratignure- je m’aperçois qu’elle s’est logée au sommet d’un arbre feuillu. Elle est là comme un oiseau posé sur sa branche. Inaccessible mais sans cabossage elle non plus.
Un attroupement s’est formé à l’endroit où la voiture a déchaussé. Coup du destin, il y a un garage auto juste là. Mais il faut attendre l’arrivée de la police. Un type dit qu’elle est prévenue mais qu’elle n’arrivera pas avant une heure. Les délais sont très longs. C’est comme ça mais pourvu qu’elle vienne, c’est ça qui compte. Pendant ce temps, je raconte comment je me suis sauvée en sautant par la portière avant que la voiture ne quitte la route.
La perspective d’attendre ne m’enchante pas mais je suis obligée ne serait-ce que pour faire le constat. Plus tard, bien plus tard. Deux types arrivent, en civil, et se présentent comme “les policiers”. Ils annoncent un tarif pour faire le job. Ils se font payés à l’heure. Je m’assois en pensant que plus vite ils feront, moins j’aurai de frais. Cependant, ils entament une expertise en ayant soin d’aller le plus lentement possible. D’ici là, je me réveille.

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