Sunday, February 03, 2013

IL FAUT QUE JE ME CASE


Alors là, je suis sûre que vous êtes entrés ici en pensant glaner des détails croustillants sur une récente aventure. Vous avez faux. Non mais attendez!! Attendez ne partez pas pour autant. C’est encore bien plus intéressant ce que vous allez apprendre ici sauf si vous le savez déjà car au final ce n’est un secret pour personne. Mais… certains continuent d’avancer dans la vie en ignorant le réchauffement climatique, le trou dans la couche d’ozone, l’élimination des aborigènes par les blancs ou le remplacement du lait cru par le lait pasteurisé dans le camembert. Alors? Si ces faits ne sont pas notoires pour eux, il est notoire que certains individus vivent dans l’ignorance. Qu’est ce que la connaissance au fond pourrait-on arguer? Et ce n’est pas le sujet vous répondra l’auteure (est-ce que à vous aussi Word met une petite vaguelette rouge lorsque vous écrivez le mot auteure et non auteur?) avide de reprendre le cours de son histoire.

               Ne sentez vous donc pas une main qui agrippe le pan de votre veste et la tire avec acharnement pour vous faire revenir en arrière? Si j’ai écrit ce titre, c’est parce que je me suis mise dans la peau des dirigeants (ou des ex-) de la GS, la Goldman Sachs. Pourquoi faut-il qu’ils se casent ces bachi-bouzouks-là s’ils occupent déjà des postes dans l’engrenage cliquetant de la plus puissante institution financière de la planète? Se caser, professionnellement j’entends (désolée de vous décevoir encore). Pourquoi donc chercher un job quand on en a déjà un? La réponse est simple: pour rejoindre la sphère publique bien sûr. N’est-il pas curieux de constater aujourd’hui que le premier ministre grec a travaillé à la GS, que celui qui fût le premier ministre italien a travaillé à la GS, que l’actuel président de la BCE a travaillé à la GS. Que l’on trouve aussi dans cette liste des ex de la GS, des anciens ministres, des commissaires européens, des anciens gouverneurs ou sénateurs américains, des professeurs d’université, des secrétaires du trésors US… Il y a bien longtemps que les frontières sont poreuses. Entre le public et le privé, les régulés et les régulateurs. Pierre Carles y avait ajouté les médias: finance, politique média, un seul et même monde.

Tous dans le même panier, à l’heure de la globalisation, c’est plutôt bien, non? Sauf que… la GS a fait plus de 300 millions de dollars de bénéfice en aggravant la crise grecque (par exemple). Attention, comprenons-nous. Le but de la GS c’était pas de faire plonger la Grèce. Pour simplifier sans changer le fond des choses disons qu’il y avait un moyen avec la crise grecque de se faire du pognon et cela au risque d’aggraver la situation du pays. Mais ça la GS elle s’en foutait pas mal. Tout comme elle s’en fout d’avoir des parts dans une société qui, entre autre, détient un site alimentant le trafic sexuel des mineures (là, surprise! Word accepte la féminisation du mot mineur, mais on parle de victimes sexuelles, n’oublions pas).

La banque au faîte de sa gloire, c’est ça. L’argent n’a pas de morale, l’argent n’a pas d’éthique et les institutions qui le gèrent ont signé ce pacte-là. Quand les anciens de ces institutions sans éthique se retrouvent à la tête de pays, ne voit-on pas un vent souffler, un vent identique à celui que l’ont voit soulever le sable dans les aventuriers de l’arche perdue à la fin du film (oui, je parle de l’épisode où l’on apprend qu’Indiana Jones a peur des serpents et où l’on tombe raide dingue de la musique et du mec). Ne devrait-on pas aussi grimacer aussi sublimement que chantent Mariah Carey ou Cristina Aguilera quand l’entité banque faisant faillite les états ouvrent les vannes de leurs réserves (soit, nos impôts) pour les renflouer? Précision: La GS même si c’était pas la plus à plaindre pendant la crise des subprimes a reçu des liquidités de la Fed. Pourquoi doit-on venir en aide à des entreprises qui n’hésitent pas à nous déposséder si nous faisons obstacle à leur dessins, hein? C’est comme si vous prêtiez de l’argent à un pote et qu’un jour il venait faire sauter votre maison parce qu’il a décidé d’y construire un Parc Asterix. Jésus dit, si on vous frappe sur la joue gauche, tendez la droite (ou l’inverse). Et bien ne le faites surtout pas. Ecrivez plutôt au dos de vos chèques ou sur le TIP de votre deuxième tiers (c’est bientôt le 15 février) «goldman sucks». Privatiser les profits, socialiser les pertes, voilà la mission d’une démocratie.

Maintenant c’est au tour du gouvernement espagnol de se sentir vaciller. Je me demande si la GS n’a pas un petit ex à sortir de ses placards pour le larguer sur Madrid. En tout cas il n’est pas farfelu de le penser, vous êtes d’accord avec moi. Tous les soirs avant de m’endormir je me répète un petit mantra que je me suis inventée pour calmer ma colère. Change the world, think.

Et ma conscience de me répondre: just do it.