Alors là, je suis sûre que vous êtes entrés ici en
pensant glaner des détails croustillants sur une récente aventure. Vous avez
faux. Non mais attendez!! Attendez ne partez pas pour autant. C’est encore bien
plus intéressant ce que vous allez apprendre ici sauf si vous le savez déjà car
au final ce n’est un secret pour personne. Mais… certains continuent d’avancer
dans la vie en ignorant le réchauffement climatique, le trou dans la couche
d’ozone, l’élimination des aborigènes par les blancs ou le remplacement du lait
cru par le lait pasteurisé dans le camembert. Alors? Si ces faits ne sont pas
notoires pour eux, il est notoire que certains individus vivent dans
l’ignorance. Qu’est ce que la connaissance au fond pourrait-on arguer? Et ce
n’est pas le sujet vous répondra l’auteure (est-ce que à vous aussi Word met
une petite vaguelette rouge lorsque vous écrivez le mot auteure et non auteur?)
avide de reprendre le cours de son histoire.
Ne sentez vous donc pas une main qui agrippe le pan
de votre veste et la tire avec acharnement pour vous faire revenir en arrière?
Si j’ai écrit ce titre, c’est parce que je me suis mise dans la peau des
dirigeants (ou des ex-) de la GS, la Goldman Sachs. Pourquoi faut-il qu’ils se
casent ces bachi-bouzouks-là s’ils occupent déjà des postes dans l’engrenage
cliquetant de la plus puissante institution financière de la planète? Se caser,
professionnellement j’entends (désolée de vous décevoir encore). Pourquoi donc
chercher un job quand on en a déjà un? La réponse est simple: pour rejoindre la
sphère publique bien sûr. N’est-il pas curieux de constater aujourd’hui que le
premier ministre grec a travaillé à la GS, que celui qui fût le premier
ministre italien a travaillé à la GS, que l’actuel président de la BCE a
travaillé à la GS. Que l’on trouve aussi dans cette liste des ex de la GS, des
anciens ministres, des commissaires européens, des anciens gouverneurs ou
sénateurs américains, des professeurs d’université, des secrétaires du trésors
US… Il y a bien longtemps que les frontières sont poreuses. Entre le public et
le privé, les régulés et les régulateurs. Pierre Carles y avait ajouté les
médias: finance, politique média, un seul et même monde.
Tous
dans le même panier, à l’heure de la globalisation, c’est plutôt bien, non?
Sauf que… la GS a fait plus de 300 millions de dollars de bénéfice en aggravant
la crise grecque (par exemple). Attention, comprenons-nous. Le but de la GS
c’était pas de faire plonger la Grèce. Pour simplifier sans changer le fond des
choses disons qu’il y avait un moyen avec la crise grecque de se faire du
pognon et cela au risque d’aggraver la situation du pays. Mais ça la GS elle
s’en foutait pas mal. Tout comme elle s’en fout d’avoir des parts dans une
société qui, entre autre, détient un site alimentant le trafic sexuel des
mineures (là, surprise! Word accepte la féminisation du mot mineur, mais on
parle de victimes sexuelles, n’oublions pas).
La
banque au faîte de sa gloire, c’est ça. L’argent n’a pas de morale, l’argent
n’a pas d’éthique et les institutions qui le gèrent ont signé ce pacte-là.
Quand les anciens de ces institutions sans éthique se retrouvent à la tête de
pays, ne voit-on pas un vent souffler, un vent identique à celui que l’ont voit
soulever le sable dans les aventuriers de l’arche perdue à la fin du film (oui,
je parle de l’épisode où l’on apprend qu’Indiana Jones a peur des serpents et
où l’on tombe raide dingue de la musique et du mec). Ne devrait-on pas aussi
grimacer aussi sublimement que chantent Mariah Carey ou Cristina Aguilera quand
l’entité banque faisant faillite les états ouvrent les vannes de leurs réserves
(soit, nos impôts) pour les renflouer? Précision: La GS même si c’était pas la
plus à plaindre pendant la crise des subprimes a reçu des liquidités de la Fed.
Pourquoi doit-on venir en aide à des entreprises qui n’hésitent pas à nous
déposséder si nous faisons obstacle à leur dessins, hein? C’est comme si vous
prêtiez de l’argent à un pote et qu’un jour il venait faire sauter votre maison
parce qu’il a décidé d’y construire un Parc Asterix. Jésus dit, si on vous
frappe sur la joue gauche, tendez la droite (ou l’inverse). Et bien ne le
faites surtout pas. Ecrivez plutôt au dos de vos chèques ou sur le TIP de votre
deuxième tiers (c’est bientôt le 15 février) «goldman sucks». Privatiser les
profits, socialiser les pertes, voilà la mission d’une démocratie.
Maintenant
c’est au tour du gouvernement espagnol de se sentir vaciller. Je me demande si
la GS n’a pas un petit ex à sortir de ses placards pour le larguer sur Madrid.
En tout cas il n’est pas farfelu de le penser, vous êtes d’accord avec moi.
Tous les soirs avant de m’endormir je me répète un petit mantra que je me suis
inventée pour calmer ma colère. Change
the world, think.
Et
ma conscience de me répondre: just do it.
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