Saturday, February 28, 2009

La révolution, rien d'autre


Ainsi donc, parler de la genèse de la révolution cubaine fut l’affaire de Soderbergh, l’un des cinéastes les plus satiriques d’Hollywood. Yo, tenia treinta anyos. Avec “Che, l’argentin”, il nous livre un film tout en cadence, objectif, avec, pour ne pas oublier que le cinéma est capable de tours de force, des prouesses rarement vues dans le domaine: des reconstitutions d’images d’archives. Facilement on se laisserait prendre au piège. Le grand amphithéâtre de l’ONU, le ballet des délégués, les gros plans sur les journalistes et les figures politiques des années soixantes. Seuls ceux qui ont observé à l’extrême le regard si mystérieusement rieur de Guevara verront qu’il manque à l’appel dans cette portion noir et blanc du film et ce, même si l’on ne saurait contester le talent de Del Toro dans son habit de “Che”. Nuestra lucha es una lucha a muerte. Ce même regard qui donne toute la crédibilité aux affirmations qu’il nous est donné d’entendre comme “La force qui conduit un peuple à la révolution est l’amour. L’amour pour l’humanité, pour la justice, pour la vérité”. Bien que portant le nom de Che, le film est davantage centré sur la révolution, l’organisation des troupes rebelles, le paysage rural et citadin de Cuba du milieu du siècle dernier Tu sabes leer y escribir?. Des paysans qui parfois ont fait tous les métiers. Bref il nous montre un mouvement qui s’est organisé de l’intérieur et par l’intérieur à l’écart des influences d’octobre et sans tirer sur les fils du bloc dit opposé. Es que habra de todos colores. Bien sûr ce film marquera moins l’histoire que la photo d’Alberto Korda qui a aujourd’hui traversé les décennies pour s’incruster dans les T-shirts, les tasses à café, les briquets, besaces, badges ou autres tracasseries commerciales. Car l’heure n’est plus à la révolution mais à la capitulation. Un simbolo? Un simbolo de que? Et voilà. On pousse un long soupir lorsque le projecteur s’éteint. Sur le chemin du retour, entre la petite salle aux murs rouges et la rue vide du soir, des échos résonnent comme des accidents acoustiques. Hemos ganado una guerra. La revolucion empieza ahora. Le film est loin d’avoir une vocation pédagogique ou didactique. Il s’agit simplement des effets subliminaux d’un art.

2 comments:

Anonymous said...

hello !
je suis une amie de Fred et Saab, j'ai été taguée et je ne savais pas qui taguer à mon tour... alors voilà, à toi de voir en allant sur mon blog si tu veux jouer aussi ou pas ; le fait d'écrire sur un sujet non choisi est assez intéressant
à+

agnès said...

oui, je sais qui tu es. et j 'ai vu ton blog déjà avec les photos des paysans russes qui travaillent aux champs. C'est fou d'où l'on vient, non?