Avec Harvey Milk, autant vous dire, on est confronté à l’éternel dilemme: parler du film ou parler du sujet: la défense des droits civiques des homosexuels dans la décennie 70. Malgré l’incroyable mise en scène du San Francisco d’il y a 30 ans, en particulier le célèbre Castro District, on ne saurait nier qu’il s’agit aussi d’un film sur la politique. Les discours, les jeux d’alliance, les stratégies électorales, les batailles pour gagner des voix, les manœuvres populaires… Que l’on soit gay, hétéro, black, ouzbek, indien ou guatémaltèque, les méthodes se font semblables. Dans l’ascension au poste de conseiller municipal il faut convaincre et pour convaincre il faut séduire. Force est de constater que l’on est plus convaincu que séduit car qui ne pourrait pas faire sienne l’idée que les hommes, quelque que soit la manière dont se déroule leur vie privée, sont tous égaux en matière de droits civiques? Aujourd’hui cela va (presque) de soi mais à l’époque un vent soufflait appelant à faire la lumière sur ce qu’était l’homosexualité : rien d’exceptionnel. Rien d’anormal contrairement à ce que répétaient ces êtres à l’étrange étroitesse d’esprit. Ainsi fut le combat de Mr Milk.
Sean Pean est un Mr Milk à la perfection et Emile Hirsch dont on avait aimé la prestation dans «Into the wild» revient en force dans cette interprétation militante. Gus Van Sant n’a pas lésiné sur le casting et c’est pour cela que je serais bien incapable de vous citer de mémoire le nom des autres acteurs/actrices.
Finalement ce n’est pas l’activisme qui a flingué Harvey et dans le foulée le maire de SF, mais la politique. Une rivalité de terrain, un fléau qui nous touche nous aussi, de près ou de loin. La cruelle compétition. Cette dernière note nous donne à réfléchir. Mais demain. Demain nous aurons oublié.
No comments:
Post a Comment