Ils sont partis le 11 septembre. Le 11 septembre 2009. Un bonne date pour rompre avec le cours normal des choses. Encore que l’on pourrait passer du temps à disserter sur le “normal des choses”. Mais là n’est pas la question.
L’enjeu était de taille: rejoindre Istanbul en vélo depuis la côte niçoise, gagner l’Inde par les airs pour continuer par monts et par vaux, cap sur Sidney, en sillonnant l’Asie et l’Indonésie.
Il n’en fallait pas moins pour dédier à ces confrères voyageurs un espace sur ce blog. De blog, eux, ils n’en ont pas et c’est bien dommage. De longs mails sporadiques viennent apporter des détails sur ce périple atypique. De longs mails qu’il serait incommode de retranscrire ici.
A l’heure où s’habiller encore dégoulinant de la douche nous redonne un souffle énergie, il fait bon rêver de routes, de terres inconnues, de paysages qui déchirent. Ce rêve-là, nos voyageurs nous le font vivre par petites tranches à travers leurs récits. A peine arrivés à Delhi, ils ont opté pour une poursuite totale à vélo, la vie sous endorphine...
Et on le sait bien, là où l’endorphine monte, l’addiction fait de même. Et de tirer sur la longueur initiale du projet comme sur un élastique, et de s’octroyer des détours, et de mettre des rallonges là où les rencontres se font plus denses. Car le plus insolites dans les voyages ce sont ces gens croisés, autochtones qui vous offrent spontanément l’assiette, les pénates, le fracas de leur vie. Vivre au grès des cartes et des pistes c.y.c.l.a.b.l.e.s au sens propres du terme et pas dans le jargon de nos villes modernes.
Nul ne pourrait réfuter que le mode “bici” est en pleine vélorution. Depuis Claude Marteler et bien d’autres avant lui -et après lui- les voyageurs qui enfourchent le deux roues à moteur musculaire pour parcourir le monde se font plus nombreux. Le plus exemplaire à ma connaissance est l’auteur du site “les aventures bicyclétales’ qui raconte les quelques 20 000 km parcourus entre Bangkok et Chateaudun dans l’Eure-et-Loir. Vous avez dit zéro CO2? Il s’y est tenu et son site mérite largement un petit détour.
Cette économie-là n’est pas chère aux multinationales. Elles y verraient plutôt une sorte de dissidence. Et les gazons verdoyants des clubs privés? Et les SPA bouillonnant des chaînes en béton? Et les réservoirs toujours plus gourmands des autos climatisées? Et les sushi-bars des capitales à la mode? Et les formules à la cartes des tour opérators dorés?
Ces voyageurs-là n’y gouteront guère. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter une bonne continuation à Mélanie et Julien.
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